SAND (George) 1804-1876.
Très belle L.A. (non signée et non datée mais écrite lors du séjour à Nohant de Liszt et Marie d'Agoult de mai à juillet 1837), 1 p. in-8 adressée à son ""neveu, Charles ROLLINAT (1810-1877), montée sur carton, déchirures et petits manques : ""Bonsoir stupide et cher neveu, viens donc voir ton vieil oncle […] Allons Bengali* déploye tes ailes d'argent, soulève ton énorme postérieur, viens embrasser tes amis. Tu trouveras ici Lady Tempest (Marie Louise) ** installée en maîtresse absolue et régentant fort bien ton son monde […] Tu trouveras aussi le crétin (Liszt) et une belle comtesse blonde*** pour laquelle tu roucoulerais toute la nuit devant les fenêtres perché sur une branche de lilas blanc. Bonsoir bon et cher enfant, est tu toujours bête ? Moi plus que jamais. Je t'embrasse."" * Charles Rollinat, frère de François Rollinat et oncle de Maurice Rollinat, était souvent surnommé par George Sand Bengali (comme le petit oiseau chanteur) de par sa très belle voix. Il parcourait l'Europe comme précepteur de riches familles.
**Lady Tempest = Marie Louise Rollinat, sœur de Charles Rollinat et tante de Maurice Rollinat, elle fut un temps institutrice de Solange à Nohant
***la comtesse blonde = Marie d'Agoult (Marie Catherine Sophie de Flavigny, comtesse d'Agoult), 1805-1876, elle épousa le comte d'Agoult (1790-1875) en 1827 à qui elle donne deux filles ; elle rencontre Liszt lors d'un concert dans un salon parisien et ils entament une liaison en 1833 ; elle quitte son mari pour lui en 1835 ; ils quittent la France pour la Suisse et surtout l'Italie jusqu'en 1839, période durant laquelle 3 enfants naîtront de leur liaison (dont Cosima, qui épousera Wagner).
On y joint une L.A.S. de Marie d'AGOULT, slnd (mercredi), à l'éditeur Michel LEVY, 1 p. in-8 (invitation à déjeuner)
On y joint également 9 L.A.S. de George Sand :
- L.A.S., 22 août 1855, à l'acteur René LUGUET (gendre de Marie Dorval), 2 pp. et ½ in-8, sur sa pièce Maître Favilla, qui sera créée le 15 septembre 1855 à l'Odéon. On a offert le rôle de Marianne à Marie Laurent, à mille francs par mois et 10 francs par répétition. « D'après ce que je sais des charges imposées à l'Odéon, c'est le plus grand prix qu’ils puissent offrir. Et pourtant vous avez refusé. Cela me fait beaucoup de peine et quand je renonce à toute espèce de prime pour faciliter les engagements des artistes que j'aime, je trouve dur que ceux-ci exigent l'impossible et ne fassent pas entrer en ligne de compte l'amitié que je leur porte et que je croyais mériter de leur inspirer. Revenez donc sur cette décision, je vous en prie. Je n’exigerai jamais de mon meilleur ami le sacrifice de ces intérêts aux miens. »
- L.A.S., Nohant, 2 janvier 1869 [à Émile ROLLINAT, fils aîné de François Rollinat, mort 2 ans auparavant], 4 pp. in-8 à son chiffre. Elle est heureuse de lui savoir un caractère solide et un esprit sérieux « puisque tous ceux de votre âge se plaignent, ne se trouvent bien placés nulle part et voudraient commander à la destinée, ce n'est pas tant le manque de philosophie que le manque de force qui fait ces âmes aigries pleines d'exigences. Vous vous trouvez content d'avoir un état [le jeune rollinat est alors sous-lieutenant à Perpignan], et vous savez vous y faire des loisirs utiles, un fonds d'étude qui vous servirait aux besoins. Je suis bien sûre à présent que l'avenir est à vous, que le destin ne vous traînera pas après lui, mais que vous le pousserez vous-même en avant. » Elle évoque ses entretiens avec son bien-aimé père qui se tourmentait pour lui, mais « on voyait sa tendresse dominer ses inquiétudes paternelles. La source de vos désaccords n'était dans aucun de vous, elle était en dehors de la famille, dans des idées d'autorité qui s'y glissaient malgré lui et qui n'étaient pas justes, pas applicables à nos générations. » Elle lui recommande la lecture du livre d'Ernest Legouvé, Les Pères et les Enfants au XIXe siècle, dont la conclusion proclame « l'indépendance de l'individu, l'affranchissement de l'homme par l'homme, du fils par le père, et en même temps il renoue la chaîne souvent brisée des tendresses sublimes. » (cf. Correspondance t. XXI, p. 292.)
- L.A.S., Nohant 31 mars 1869 [à Gabrielle DANAIS, sœur de Charles et François Rollinat], 2 pp. et ½ in-8 à son chiffre (petite coupure à la pliure). Elle la remercie de l'envoi de son livre « La Poésie des enfants » auxquels elle trouve « Beaucoup de talent, de goût et d'élégance » et dont elle informera Hetzel, mais ce livre « Et trop catholique pour un éditeur dont le nombre public appartient à toutes les religions et qui par conséquent doit être religieuse, spiritualiste sans choquer les croyances particulières. Je ne connais pas d'autre éditeur dans cette partie, mais avec la protection du clergé, vous ne devez pas être embarrassé et je ferai une singulière figure en recommandant votre orthodoxie. Je n'ai pas de mission pour cela. Si votre poésie doit rester dans le sein de l'Église, c'est le meilleur chemin à prendre pour en tirer bénéfice. [...] » (Cf. Correspondance t.XXI, p. 401.)
- L.A.S. Nohant, 17 septembre 1870, à Isaure ROLLINAT, 4 pp. in-8 à son chiffre. Belle lettre sur Émile Rollinat, prisonnier de guerre. « Grâce à Dieu, il a échappé au désastre et je crois que le projet dont il vous a entretenu ne prendra pas racine dans son esprit quand il pourra se calmer et se reposer. Je ne vois là qu'un effet de l'exaltation, résultat presque inévitable qu'il a dû subir. [...] On ne sait pas quelle révolution peuvent se faire dans les esprits et si dans quelques années, la jeunesse ne sera aux yeux du grand nombre un privilège qui primera celui de l'âge mûr. Pour mon compte, je crois qu'un esprit jeune, généreux, enthousiaste, uni à la bravoure du soldat, à l'amour de l'idéal, est beaucoup plus fait pour représenter les vœux du pays que le scepticisme des vieux et l'apathie des satisfaits. Mais nous n'en sommes pas là et notre province sera des dernières à le comprendre. J'engagerais donc notre cher Émile à ne pas tenter une épreuve prématurée qui pourrait rendre vaine une tentative venue en son temps. » Elle embrasse Maurice (le futur poète des Névroses). (cf. Correspondance t.XXII p. 188.)
- L.A.S., Nohant, 24 mai 1872, [à Charles-Marie de CHILLY], 3 pp. in-8 à son chiffre (petit manque à un coin sans perte de texte. Rendez-vous pour une lecture de Nanon. Elle lui propose la date du 29 mai et compte sur lui et sur Félix Duquesnel, l'autre directeur de l'Odéon : « [...] C'est un peu le terme extrême de la limite que je vous ai demandée, mais je suis encore très fatiguée. [...] Je vous demande de ne rien dire du jour de mon arrivée afin que nous soyons libres. » On joint, un billet autographe signé, Nohant, 22 septembre 1872, remerciant Frédéric Dieny de ses bonnes sympathies. (Cf. Correspondance t. XXIII p. 91 et t. XXIII p. 316.)
- L.A.S. Nohant, 2 janvier [1874, à CHARLES-EDMOND], 2 pp. in-8 à son chiffre. Lettre de vœux relative à la distribution de Mauprat. « [...] Pour vos étrennes, je vous envoie une lettre de Madame Pasca où il est question de vous. Il y est aussi question de Worms. Si Duquesnel a réellement écrit, c'est bien. Mais s'il n'envoie pas le manuscrit, c'est moins bien. Dites-lui de ne rien négliger pour que sa promesse soit sérieuse puisque les obstacles ne viendront pas de Worms. » Elle est grippée comme un pauvre chien. On joint la lettre de Madame Pasca, Saint-Pétersbourg, 13-26 décembre 1876 à Georges Sand, parlant de ses amis Flaubert et Charles-Edmond qu'elle a vus à Cabourg, puis recommandant son camarade acteur qui espérait jouer dans Mauprat et qui n'a pas reçu son manuscrit. (cf. Correpondance t. XXIII p. 657.)
- L.A.S., Nohant, 18 décembre 1874 [à Charles BULOZ], 1 p. in-8 à son chiffre. À propos de Flamarande, qui paraît dans la Revue des Deux Mondes à partir de février 1875. « Mon cher enfant, puisque c'est arrangé avec Plauchut, j'accepte tout [800 francs par feuille rayé]. Le roman s'appelle Flamarande et vous pourrez l'annoncer. Mais sans trop préciser l'époque de la publication, car je n'ai pas pu travailler depuis 6 semaines. [...] Je ne pourrais m'y remettre que l'année prochaine. [...] Alors j'irai vite et une fois bien fixée sur la fin, je pourrais peut-être vous envoyer le commencement. [...] » (cf. Correspondance t. XXV p. 1087.)
- L.A.S., Nohant, 8 octobre 1875, à son « neveu » Charles Rollinat, 4 pp. in-8 à son chiffre. Elle le prit d'envoyer son manuscrit qu'elle fera lire à Charles-Edmond. Elle va avoir bientôt Noël Parfait, l'un des administrateurs provisoires de la succession de Michel Lévy et de Calmann Lévy. « [...] Cette liquidation n'en finit pas. Tout est provisoire dans la maison et quant à présent, je ne vois pas de fin à l'affaire. Mes affaires à moi sont dans le même sac et ne se terminent pas. Au Théâtre français, où l'on doit reprendre 2 de mes pièces, on me tient une patte en l'air depuis le premier septembre et je prends patience puisque je n'ai que ça à prendre. » Puis elle parle de sa vieille amie d'Angers [Mlle Leroyer de Chantepie] qui cherche « un lecteur qui aurait très peu à lire, mais qui vivrait chez elle, lui tiendrait compagnie le soir, mangerait avec elle et serait convenablement rétribué. [...] Je me demande si tu ne serais pas très heureux dans ce nid ou règne une grande aisance et dont la patronne est une espèce de sainte. [...] Une femme d'une bonté sans limite qui garde ses vieux amis jusqu'à la mort et les soigne comme ses enfants. Tu aurais là peut-être en trop les égards et les gâteries qu'on a généralement en moins partout ailleurs. [...] » (cf. Correspondance t. 24, p. 420.
On y joint une belle et importante correspondance familiale entre FRANÇOIS et ISAURE ROLLINAT et leurs deux fils ÉMILE et MAURICE, 49 lettres autographes rédigées entre 1863 et 1871, accompagnée d’un portrait photographique et d’une carte postale reproduisant le portrait de Maurice peint par Osterlind.
La famille Rollinat est une lignée intellectuelle et artistique originaire de Châteauroux. François Rollinat (1806–1867), père, est avocat comme son père, député républicain et ami de George Sand (avec qui il partageait un même tempérament romantique, tantôt sombre et neurasthénique, tantôt jovial et fantasque) ; il épouse en 1842 Isaure Didion qui lui donne deux fils : Émile (1843–1876), capitaine d’infanterie, qui se suicidera à 33 ans, et Maurice (1846–1903) qui deviendra le poète et musicien célèbre pour ses recueils Les Névroses et L’Abîme ; son œuvre décadente et son tempérament tourmenté (hérité de son père) ont marqué son époque et ses pairs (Huysmans, Laforgue, T. Corbière, Ch. Cros…)
CONDITIONS DE LA VENTE (EXTRAIT des Conditions Générales de Vente)
Les conditions vente ci-dessous ne sont qu’un extrait des condition générales de vente. Les enchérisseurs sont priés de se référer à celles présentes sur notre site internet millon.com à la date de la vente concernée, de prendre contact avec Millon ou d’y accéder directement via le QR ci-dessous :
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FRAIS À LA CHARGE DE L’ADJUDICATAIRE
L’Adjudicataire paiera à Millon, en sus du Prix d’Adjudication, une Commission d’Adjudication égale à un pourcentage du Prix d’Adjudication dégressive par tranche définit comme suit :
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- 27,5% HT * à partir de 1500 €
* Taux de TVA en vigueur : 5,5% pour les livres,)
En outre, la Commission d’Adjudication est majorée comme suit dans les cas suivants :
• 3% HT en sus (soit 3,6% TTC*) pour les Lots acquis via la Plateforme Digitale Live «
www.interencheres.com » (v. CGV de la plateforme «
www.interencheres.com »)
• 1,5% HT en sus (soit 1,8% TTC*) pour les Lots acquis sur la Plateforme Digitale Live «
www.drouot.com » (v. CGV de la plateforme «
www.drouot.com »)
• 3% HT en sus (soit 3,6% TTC*) pour les Lots acquis via la Plateforme Digitale Live
«
www.invaluable.com » (v. CGV de la plateforme «
www.invaluable.com »)
• Pour les ventes complètement dématérialisées, Exclusivement en Ligne, réalisées via la plateforme « Drouotonline.com », les frais de vente à la charge de l’acheteur sont majorés de 3% HT du prix d’adjudication (cf. CGV de la plateforme Drouotonline.com).
Par exception, pour toutes les ventes ayant lieu au garde-meuble de Millon situé au 116, boulevard Louis-Armand à Neuilly-sur-Marne (93330), la Commission d’Adjudication est de 29,17% HT (soit 35% TTC*), majorés des frais de délivrance de 2,40€ TTC par lot.
*Taux de TVA en vigueur : 20%
RÉGIME DE TVA APPLICABLE
Conformément à l’article 297-A du code général impôts, Millon est assujettie au régime de la TVA sur la marge. « la TVA sur la marge (la marge étant en pratique constituée de la somme des frais acheteurs, vendeurs et des frais récupérés) ne donne pas droit à récupération par l’acheteur. L’opérateur de vente ne doit pas faire ressortir de TVA sur le bordereau de vente remis à l’adjudicataire (pas de mention HT ou TTC ni de détail de la partie TTC des frais d’acquisition) » (Cf. Conseil des Maisons de Ventes)
PAIEMENT DU PRIX DE VENTE
La vente aux enchères publiques est faite au comptant et l’Adjudicataire doit s’acquitter du Prix de Vente immédiatement après l’Adjudication, indépendamment de sa volonté de sortir son Lot du territoire français.
L’Adjudicataire doit s’acquitter personnellement du Prix de Vente et notamment, en cas de paiement depuis un compte bancaire, être titulaire de ce compte.
Pour tout règlement de facture d’un montant supérieur à 10.000 €, l’origine des fonds sera réclamée à l’Adjudicataire conformément à l’article L.561-5, 14° du Code monétaire et financier.
Le paiement pourra être effectué comme suit :
• en espèces, pour les dettes (montant du bordereau) d’un montant global inférieur ou égal à 1 000 € lorsque le débiteur a son domicile fiscal en France ou agit pour les besoins d'une activité professionnelle, et pour les dettes d’un montant global inférieur ou égal à 15 000 € lorsque le débiteur justifie qu'il n'a pas son domicile fiscal sur le territoire de la République française et n'agit pas pour les besoins d'une activité professionnelle. Aucun paiement fractionné en espèce à hauteur du plafond et par un autre moyen de paiement pour le solde, ne peut être accepté.
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