Esther Giles est née vers 1944 (entre 1938 et 1948 selon les sources). Durant sa jeunesse, son groupe familial se déplace dans le désert, comme il y a des milliers d'années, vivant de la chasse et de la cueillette. Ils vont de point d'eau en point d'eau, vivant au jour le jour. Les gens de cette génération ont une connaissance profonde de leur pays. C'est lors de cette période (vers 1956) qu'intervient un événement qui la marquera pour toujours et aura une influence sur ses relations avec le monde blanc et sur sa façon d'appréhender le monde. Son père est tué par un blanc, un homme isolé, sans aucune raison. Le corps de son père est alors suspendu à un arbre alors que la famille assiste impuissante à la scène. Les Aborigènes de cette région ont pour beaucoup aucun contact avec les hommes blancs. Un autre homme apparaît et aidé du premier enterre le corps de l'Aborigène. Cet événement est connu des registres australiens; mais la version diffère. Un agent aurait trouvé le corps et l'aurait enterré près de la nouvelle station météo, c'est-à-dire l'endroit même ou se situe la communauté de Warakurna. Les sécheresses répétées conduisent la plupart des Ngaanyatjarra à quitter leurs terres traditionnelles. Les uns rejoignant le sud de l'Australie Occidentale, une autre partie Haasts Bluff ou Kintore dans le Désert Occidental et une grosse partie rejoignant les communautés du sud du Désert Central comme Ernabella, Fregon et entre les différentes zones Warburton. Son groupe familial va s'établir à Warburton, où une mission chrétienne s'est installée. Puis le gouvernement fait construire une piste qui mène à 240 km de là, sur les terres des Pintupi et des Ngaanyatjarra. Elle rejoint alors cette communauté très isolée, Patjarr, - toujours en Australie Occidentale mais proche de la frontière avec le Territoire du Nord. C'est là qu'elle se familiarise avec la peinture.