Ghass est un artiste pluridisciplinaire d’origine iranienne, dont l’œuvre puise dans l’expérience directe de la guerre, de l’exil et de la reconstruction personnelle. Né dans une famille imprégnée d’art et de culture : son père horloger-bijoutier et sa mère passionnée de littérature et de poésie persane, il grandit dans un contexte artistique, mais son enfance est brutalement bouleversée par la guerre et la perte de ses parents. À l’âge de 15 ans, la révolution éclate et la guerre devient une réalité inévitable. Ghass passe deux ans en première ligne, une expérience qui marque profondément sa vision du monde et sa pratique artistique. En 1989, un an après la fin du conflit, il quitte son pays pour Paris, espérant exorciser les images de guerre qui hantent sa jeunesse. Il ne retournera jamais en Iran. Installé en France, Ghass se consacre pleinement à l’art. Sa pratique est pluridisciplinaire : peinture, dessin, sculpture, il utilise chaque support pour transmettre des messages universels et toucher le grand public. Son œuvre se distingue par une tension constante entre sobriété des moyens et intensité des sensations, traduisant la violence vécue, la souffrance et la mémoire du conflit. La palette de Ghass évolue avec le temps : le noir et le rouge dominent ses premières œuvres, reflétant l’horreur et la douleur, tandis que l’introduction du jaune en 2010 et du bleu en 2016 symbolise la lumière, la vie et l’avenir. Ghass ne se limite pas à créer pour créer : son art est un acte engagé. Il questionne, dérange et bouscule les codes du marché de l’art. Ses œuvres, souvent jugées trop violentes ou difficiles à vendre, sont défendues par son frère Golan RouzKhosh, son agent artistique, qui joue un rôle essentiel dans la promotion et la valorisation de sa production. Ensemble, ils construisent un parcours fondé sur la rigueur, la discipline et une approche respectueuse de l’homme et de l’artiste. La singularité de Ghass tient à sa capacité à transformer la violence et la destruction en créations poétiques et universelles. Comme le note Thomas Schlesser, historien de l’art : « Chez Ghass, la création relève d’un ressort profond, d’une nécessité : on sent dans sa peinture une urgence, celle de donner des formes à sa vision du monde. » Par son parcours, de la guerre à l’art, du chaos à la beauté, Ghass s’inscrit dans la lignée des artistes qui font de la création un moyen de résistance et de reconstruction, rappelant que l’art peut être un pont entre le passé, le présent et l’avenir.