Jazeh Tabatabai, né le 17 janvier 1931 à Téhéran et décédé le 9 février 2008, est un artiste iranien majeur du XXe siècle, reconnu comme l’un des pionniers de l’art moderne et contemporain en Iran. Peintre, poète, dramaturge et sculpteur d’avant-garde, il est surtout célèbre pour ses sculptures métalliques créées à partir de pièces de récupération – moteurs, chaînes, phares ou pistons – qu’il transformait en figures mythologiques, souvent inspirées des légendes persanes. Ces œuvres hybrides, à la fois mécaniques et poétiques, témoignent d’une démarche profondément originale, empreinte de sensibilité et de réinvention des formes.
Issu d’une famille d’artistes, Tabatabai écrit dès l’enfance et publie son premier récit à l’âge de 12 ans. Il explore ensuite le théâtre en tant qu’auteur et metteur en scène, tout en poursuivant des études à l’Académie des Arts Dramatiques et à la Faculté des Beaux-Arts de Téhéran. En 1951, il expose pour la première fois des miniatures, avant de se tourner vers une expression artistique plus libre et audacieuse. En 1961, il fonde la Modern Iran Art Gallery à Téhéran, première galerie d’art contemporain du pays.
Son œuvre picturale, caractérisée par des couleurs vives, des formes douces et des compositions oniriques, puise dans la tradition de la miniature persane. Ses thèmes récurrents – femmes-lions, soleils, figures totémiques – s’inscrivent dans l’esthétique du courant Saqqakhaneh, un mouvement artistique iranien mêlant art populaire, spiritualité chiite et modernité.
Internationalement reconnu, Jazeh Tabatabai a exposé dans de nombreux pays (États-Unis, France, Allemagne, Inde, Italie, etc.) et ses œuvres figurent dans de grandes collections, notamment au Louvre et au Metropolitan Museum of Art. Il a reçu plus de dix prix internationaux prestigieux au cours de sa carrière. Deux films lui ont été consacrés par le réalisateur iranien Khosrow Sinai : Biographie (1967) et Autumn Road (1997).
Tabatabai a partagé sa vie entre l'Iran et l’Espagne. Il s’éteint à Téhéran en 2008, à l’âge de 77 ans, laissant derrière lui une œuvre profondément marquante, à la croisée de la modernité industrielle et du mythe persan.