Khalil Zghaïb est né à Dbayé au Liban en 1911.
Il joua un rôle important dans l'histoire de l'art au Liban, par son rapport à la peinture et la manière dont la société libanaise le perçut.
Barbier de métier, il apprend à peindre dans la quarantaine et attire l'attention d'Henry Seyrig, archéologue, conservateur et collectionneur français, alors directeur de l'Institut français du Proche-Orient. Seyrig présente Zghaib à l'artiste Maryette Charton, qui dirige le nouveau département des beaux-arts de l'Université américaine de Beyrouth (AUB).
Contrairement à celui de l'Académie libanaise des beaux-arts (ALBA), le département des beaux-arts de l'AUB encourageait l'expérimentation et la divergence par rapport aux normes canoniques. Charmée par le style bidimensionnel et discret de Zghaib, Charton l'encourage à poursuivre une carrière d'artiste, qu'elle se charge de promouvoir.
Zghaïb s'est fait connaitre comme le plus grand peintre d'art naïf, c'est-à-dire l'art réalisé par une personne n'ayant pas reçu d'éducation formelle, généralement caractérisé par une simplicité formelle et des sujets banals.
Les représentations du Liban de Zghaïb transforment la vie quotidienne en des mondes quasi fictifs.
Plus que de simples portraits, ses peintures sont des interprétations personnelles des objets et des points de vue les plus quotidiens, qu'il s'agisse de fermiers récoltant du blé dans "Sans titre" (1960) ou de scènes de loisirs bucoliques dans "Récréation de bédouins" (1950). L'œuvre de Zghaib se caractérise toujours par des lignes détaillées, des couleurs vives et un univers poétique malgré la simplicité aplatie de ses formes.
Zghaib a souffert d'alcoolisme et est décédé en 1975.