Peintre, sculpteur et poète, Moncef Guita est une figure discrète mais essentielle de la scène artistique algérienne contemporaine. Docteur en biologie cellulaire, il a mené une brillante carrière dans l’enseignement et l’administration — professeur, inspecteur général, puis cadre supérieur au ministère de l’Éducation nationale — tout en poursuivant sans relâche une passion de toujours : l’art.
Dès l’enfance, il est initié à la magie des musées et des belles œuvres par un oncle érudit, qui l’ouvre à la peinture, à la sculpture, à la poésie. Depuis l’adolescence, dessin, théâtre, littérature et peinture nourrissent sa vie, dans un dialogue constant entre science et création. Il ne choisit pas entre ces domaines : il les tisse ensemble.
À partir de 1986, Moncef Guita expose régulièrement en Algérie, mais aussi à l’étranger (France, Syrie, Tunisie, Roumanie, Libye, Espagne) et intervient lors de conférences sur l’art et la culture picturale algérienne. Il développe un langage plastique personnel, à la croisée de l’abstraction et de la figuration, imprégné d’influences assumées — Paul Klee, Khadda, et surtout Issiakhem, dont il revendique l’empreinte fondatrice.
« Je n’utilise pas un abstrait pur. Je cherche à introduire des indices, des éléments réels qui facilitent la lecture de l’œuvre », explique-t-il. Cette volonté de transmission se retrouve dans sa palette : des bleus et des verts apaisants, des ocres automnaux chaleureux, et surtout des portraits féminins subtils, entre proximité et mystère.
Artiste multiple, Moncef Guita conçoit la peinture comme un lieu d’échange entre émotion, pensée et mémoire — un art profondément habité, dont Mohamed Khadda disait : « La peinture de Guita me fait rêver. »