Parviz Kalantari, peintre, illustrateur et pédagogue iranien, est né en avril 1931 dans la province de Zandjan, en Iran. Il fait partie de cette génération d’artistes qui ont cherché à bâtir un pont entre la modernité et la tradition, entre l’expression contemporaine et l’héritage culturel millénaire de leur pays.
Diplômé de la Faculté des beaux-arts de l’Université de Téhéran en 1959, Kalantari débute sa carrière par des travaux d’illustration avant de s’imposer comme peintre à part entière. Ses premières œuvres sont marquées par l’observation attentive de la vie nomade iranienne : il y dépeint les déplacements saisonniers des tribus, leurs coutumes et leurs paysages, donnant à un public urbain la possibilité de mieux comprendre ces modes de vie en voie de disparition.
Kalantari considérait que la tradition représentait « la langue d’hier » tandis que le modernisme était « la langue d’aujourd’hui ». Son ambition artistique consistait à exprimer la tradition dans le langage visuel contemporain. Dans ses toiles, il intégrait les motifs issus des arts populaires, notamment ceux des tapis tissés par les tribus nomades, kilims et gabbehs, qu’il réinventait dans une esthétique moderne et personnelle.
À partir de 1974, il explore une nouvelle technique : la peinture à base de terre. « Je suis le peintre de ma patrie poussiéreuse », disait-il. Ces œuvres, souvent dépourvues de figures humaines, évoquent des paysages utopiques empreints de paix, d’harmonie et de beauté.
Outre son œuvre picturale, Kalantari a profondément marqué l’éducation artistique en Iran. Il fut le premier directeur de l’enseignement artistique à l’Institut pour le Développement Intellectuel des Enfants et des Jeunes Adultes (Kanoon), à Téhéran, de 1968 à 1978. Il a également illustré de nombreux livres pour enfants et manuels scolaires, formant au fil des décennies plusieurs générations d’artistes iraniens à ses méthodes et à son regard.
Kalantari a publié plusieurs articles et ouvrages sur l’art et les artistes iraniens dans diverses revues. Son travail, à la fois enraciné dans la culture persane et ouvert au langage pictural universel, témoigne d’un profond attachement à son pays et à son peuple.
Parviz Kalantari s’est éteint le 21 mai 2016 à Téhéran, laissant derrière lui une œuvre riche, empreinte de poésie et de sagesse, et une influence durable sur l’art contemporain iranien.