Philippe Hosiasson, né en 1898 à Odessa dans l’Empire russe et mort en 1978 à Paris, est un peintre français d’origine ukrainienne, rattaché à l’École de Paris. Il grandit dans une famille de commerçants juifs et manifeste très tôt un intérêt pour le dessin. Entre 1910 et 1912, il découvre l’avant-garde artistique lors d’un séjour familial à Berlin. De retour à Odessa, il suit brièvement les cours de l’école des beaux-arts avant d’étudier le droit et l’histoire de l’art à l’université. En 1917, il publie un texte sur Le Greco. En 1920, il épouse Olga Bilinski et part pour Rome au titre d’un voyage universitaire. Il y rencontre notamment André Derain, lié aux Ballets russes. En 1922, il se rend à Berlin, où il travaille comme décorateur pour les Ballets russes de Boris Romanov, avant de s’installer à Paris en 1924. Il devient citoyen français en 1928. Dans les années 1930, il rejoint le groupe des néo-humanistes rassemblés autour de Waldemar George. En 1937, il contribue à la décoration du pavillon de la Martinique pour l’Exposition internationale de Paris. Mobilisé en 1939, il est gravement blessé près de Dunkerque. Il passe la guerre à Toulouse, Marseille et dans la région de Nice. Ce n’est qu’en 1948, après une longue convalescence, qu’il revient à Paris. Dès 1947, il adopte un langage résolument abstrait, caractérisé par une matière épaisse et des compositions colorées. Ses toiles retiennent l’attention du critique américain Clement Greenberg et du marchand Samuel Kootz, qui lui ouvre les portes du marché de l’art aux États-Unis. Dans les années 1950, il est représenté par la Kootz Gallery à New York, puis par la Martha Jackson Gallery. En France, il expose à la galerie Stadler en 1956, puis à la galerie Karl Flinker en 1961 et 1966, et à la galerie Regard en 1976. Une rétrospective de son œuvre est organisée en 1973 au Musée national d’art moderne. Parmi ses œuvres notables figurent Portrait d’Adolphe Feder, conservé au musée d’Art et d’Histoire du Judaïsme à Paris, Les porteuses d’eau au musée Baron-Martin à Gray, ainsi qu’une œuvre abstraite de 1966 conservée dans ce même musée. Philippe Hosiasson meurt à Paris en 1978.