Elle sculpte ce qui la dépasse : les forces invisibles, les récits enfouis, les angoisses héritées. Formée très jeune à la poterie auprès de sa mère, elle affirme avoir reçu son art au cours d’une disparition initiatique dans la forêt sacrée casamançaise, aux côtés de ses deux frères. Depuis, sa sculpture est autant matière que révélation. Ses œuvres, façonnées en terre et cuites à ciel ouvert, sont peuplées de figures hiératiques aux corps massifs et aux visages démultipliés. Chaque œuvre est précédée d’un temps de retraite, à l’écart, à ce moment, « tout devient possible ». Camara le dit elle-même en wolof : Damay science ma liguège – « je réfléchis, j’ai une idée, je travaille ». Entre méditation, divination et acte plastique, sa sculpture est une réponse à ce qui l’inquiète, une tentative de relier ce qui a été, ce qui est, et ce qui doit advenir.
            
               
                         
        