Antonio Bandeira est né le 26 mai 1922 à Fortaleza, au Brésil. Autodidacte, il commence à peindre dès l'âge de 19 ans, représentant des scènes de rue et des moments de la vie quotidienne du Nordeste brésilien. En 1941, il participe à la fondation de la Sociedade Cearense de Artes Plásticas (SCAP) à Fortaleza, aux côtés de Mário Baratta et d'autres artistes, marquant le début de son engagement dans le mouvement moderniste local.
En 1945, il s'installe à Rio de Janeiro où il expose pour la première fois en solo à l'Institut des Architectes du Brésil. L'année suivante, bénéficiant d'une bourse du gouvernement français, il part pour Paris afin de poursuivre ses études à l'École Nationale Supérieure des Beaux-Arts et à l'Académie de la Grande Chaumière. Cependant, recherchant une formation artistique non académique, il quitte rapidement ces institutions. Durant son séjour parisien, il se lie d'amitié avec des artistes d'avant-garde tels que Wols et Camille Bryen, avec qui il fonde le groupe Banbryols en 1949, actif jusqu'en 1951.
Les œuvres de Bandeira, emblématiques de l'abstraction lyrique d'après-guerre, se caractérisent par des traits rapides et des compositions évoquant des paysages urbains et naturels. Son travail, influencé par ses années passées en France, oscille entre une gestuelle libre et une structuration rigoureuse, traduisant une sensibilité à la fois poétique et dynamique.
Ses toiles reflètent son intérêt pour des formes sinueuses et des palettes de couleurs nuancées. Loin de toute figuration explicite, ses peintures capturent des impressions fugaces, des atmosphères vibrantes, où les éléments semblent se dissoudre dans un réseau de lignes et de taches colorées. Il privilégie des tons souvent chauds, traversés de touches sombres ou lumineuses, suggérant le mouvement et la fluidité de la vie urbaine et des paysages qu’il transcrit.
Son usage du grattage et de la superposition confère à ses œuvres une profondeur qui les rapproche d’une vision presque organique du monde. La ville, omniprésente dans ses compositions, est réduite à des éléments fragmentés, évoquant à la fois l’architecture, la nature et l’énergie humaine. Ses œuvres traduisent un équilibre entre chaos et harmonie, où chaque coup de pinceau semble répondre à un rythme intérieur.
Bandeira, à travers son abstraction, ne cherche pas seulement à représenter le visible, mais à transcrire une sensation, une mémoire, une émotion. Ses tableaux sont ainsi des invitations à une contemplation intime, où le spectateur peut retrouver ses propres souvenirs et rêveries.
De retour au Brésil en 1951, Bandeira participe à la première Biennale Internationale de São Paulo. Il continue d'exposer régulièrement dans des musées et salons, consolidant sa réputation internationale. En 1964, il retourne définitivement à Paris, où il demeure jusqu'à sa mort prématurée le 6 octobre 1967, à l'âge de 45 ans.
Aujourd'hui, les œuvres d'Antonio Bandeira font partie des collections de musées prestigieux tels que le Centre Pompidou à Paris, le Musée d'Art Moderne de São Paulo et le Musée d'Art Moderne de Rio de Janeiro.