Le dessin au XVIIe siècle

Travail préparatoire, esquisse, croquis, le dessin est un incontournable du XVIIème siècle. Rarement œuvre en tant que telle, il sert à préparer une peinture, une sculpture, une tapisserie, …

Le XVIIe siècle est également caractérisé par l'émergence du portrait au pastel, à la craie blanche et à la sanguine. En parallèle, il est marqué par l'intérêt pour les animaux exotiques et la botanique, des sujets naturalistes qui demeurent particulièrement convoités par les collectionneurs lors des ventes aux enchères.

Pour reconnaître un dessin ancien, il est intéressant de se pencher sur les matériaux employés : 

• certains pigments ne voient le jour que plus tardivement. Le XVIIème siècle emploie surtout l’encre, le lavis, mais aussi le pastel.

• Le papier du XVIIème est également caractéristique, bien différent du papier actuel. Plus épais, il peut comporter un filigrane et prendre un ton jaune dû à l’ancienneté. Le trait, enfin, reste classique. L’étude de ces trois éléments doit vous permettre de définir l’ancienneté de votre dessin.

• Sur les façons de dessiner, le XVIIème siècle est connu pour son clair-obscur, un certain réalisme, une étude des lignes pour définir la perspective. Cependant les types d’œuvres sont très variés.

Estimer un dessin du XVIIe siècle

• L’auteur

La valeur d’un dessin du XVIIe siècle est largement influencée par son créateur. Parmi les dessinateurs les plus accomplis figurent Peter Paul Rubens, spécialiste des dessins préparatoires, souvent des études de figures, démontrant sa maîtrise de l'anatomie et du mouvement.

Claude Lorrain est quant à lui connu pour ses paysages atmosphériques et poétiques, un dessinateur exceptionnel de scènes pastorales. Ses œuvres à la plume et à l'encre influencent de nombreuses générations d'artistes paysagistes.

Maître du baroque italien, Gian Lorenzo Bernini ou Le Bernin est un sculpteur, architecte et également dessinateur d’études pour ses sculptures. Il possède un immense talent pour la représentation de mouvements et de formes tridimensionnelles.

D’autres grands noms du dessin du XVIIe siècle possèdent également une cote élevée sur le marché des enchères : Nicolas Poussin, Artemisia Gentileschi, Francesco Borromini, Charles Le Brun, Eustache Le Sueur, Philippe de Champaigne, Velasquez, Murillo, etc.

• Les techniques utilisées

Une technique est rarement utilisée seule et en exclusivité dans les dessins du XVIIe siècle. Les méthodes sont assez diverses. Parmi les combinaisons les plus connues et exploitées par les plus grands artistes, dont Giovanni Lorenzo Bernini, figurent la sanguine, la pierre noire et les rehauts de craie blanche. Le papier est le support par excellence des œuvres.

La sanguine est fréquemment choisie pour les dessins d'études en raison de son pigment ocre, qui se révèle idéal pour mettre en relief les volumes. Elle est particulièrement adaptée aux dessins de nus et de corps humain, en complément à d'autres techniques.

La pierre noire, quant à elle, produit un noir sombre et mat. Elle est préférée tant pour les esquisses que pour des dessins plus élaborés.

Les rehauts à la craie blanche ont la capacité de créer de la luminosité dans un dessin. Le blanc est également utilisé pour mettre en valeur certains éléments de la représentation.

En étudiant ces éléments, vous pouvez commencer à définir le prix de votre dessin. Le nom de l’artiste, la taille de l’œuvre, la technique employée, le sujet et l’état de conservation sont décisifs.

Un nu d’homme au lion d’un artiste inconnu, le papier roussi a été vendu pour 480 euros, il s’agit d’un petit format. Au contraire, un portrait de vieil homme attribué à Rembrandt, réalisé à la plume, à l’encre brune, lavis et rehauts de gouache blanche, a été vendu 225 000 euros.

Les ventes record de dessins du XVIIe siècle

« Etude d’un nu de jeune homme aux bras levés » réalisé par Peter Paul Rubens est l'une des œuvres les plus significatives du célèbre maître à apparaître sur le marché.

Ce dessin à l'aquarelle, pierre noire et rehauts blancs sur papier rafle le record du monde des ventes aux enchères dans la catégorie des dessins du XVIIe siècle. Il est adjugé 6 129 000 euros lors d'une vente aux enchères à New York en 2019.

Il s’agit du premier dessin de cette envergure, tant par sa taille que par sa rareté. Le grand dessin d'un homme, de 49,1 x 31, 5 cm, en pagne détaille méticuleusement sa remarquable musculature alors qu'il s'efforce d'élever un poids immense au-dessus de sa tête.

« Académie d'homme », par Giovanni Lorenzo Bernini alias Le Bernin, est un dessin-aquarelle, à la sanguine et rehauts de craie blanche sur papier de 56 x 42,5 cm. Il est vendu 1 550 000 euros, lors d'une vente aux enchères en France en 2021.

Ce dessin inédit, découvert sur une propriété à Compiègne, illustre un homme assis au milieu d'un décor végétal, sa tête reposant sur un genou relevé, capturant une expression emblématique de l'art baroque et du génie de l'artiste.

Créé entre 1630 et 1640, « Académie d’homme » fait partie d'une série extrêmement limitée de figures académiques attribuées à Bernini. Seulement sept exemplaires sont répertoriés par les historiens et les experts, tous étant conservés dans des musées et des institutions de renom.

Ces dessins sont parmi les plus exceptionnels. Votre dessin du XVIIème siècle peut être estimé entre 100 euros, pour un petit dessin d’un artiste non identifié et en mauvais état, jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros ! 

Dessins du XVIIe siècles adjugés chez MILLON

Découvrez quelques dessins du XVIIe siècles adjugés dans les ventes aux enchères de la maison MILLON et faites estimer le vôtre

Les dessins adjugés aux prix record sont rares et exceptionnels, il est plus courant de retrouver des modèles pour quelques milliers d’euros.

- « Projet de lunette : l'Assomption », un dessin de Charles MELLIN à la plume et encre brune, lavis brun sur traits de crayon noir.  Cette œuvre de 25,5 x 46 cm est adjugé 21 000 euros ;

- « Le martyre de Saint Sébastien » attribué à Hans von AACHEN, à la plume et encre brune, lavis brun avec de légers rehauts de gouache blanche. Le dessin de 25,5 x 38,5 cm est adjugé 8 000 euros ;

- « Paysage d'Italie » de l'École Hollandaise du XVIIe siècle à l'encre brune sur lavis brun. Le dessin est signé en bas à gauche. Il est vendu 2 000 euros ;

- « Allégorie des Arts : projet de frontispice », de l'École flamande du XVIIe siècle. Ce dessin à la sanguine de 26,5 x 42 cm de forme chantournée est adjugé 1 800 euros ;

- « La mise en Croix » de l'École italienne de la fin du XVIe siècle - début du XVIIe siècle, un dessin dans un ovale à la plume et encre brune et lavis brun, est adjugé 1 200 euros ;

-  « Combat au pied d'une tour » de l'École génoise du XVIIe siècle à la Plume et encre brune, lavis brun, sur traits de crayon noir et de sanguine. Ce dessin avec un petit trou en haut à gauche et quelques taches est adjugé 1 000 euros. Il provient d'une ancienne collection P. Dubaut et comporte son cachet en bas à droite.

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