Eidan Al‑Sheikhli est un sculpteur irakien né à Bagdad en 1932 et décédé en 2005. Il s’affirme comme une figure importante de la sculpture moderne en Irak, conjuguant formation européenne, maîtrise technique et ancrage dans la culture locale.
Après avoir achevé ses études à l’Institut des Beaux‑Arts de Bagdad en 1957, il obtient une bourse pour se rendre en Angleterre où il étudie la sculpture et la fonte au Chelsea College of Arts puis au Central School of Art and Design à Londres. Il travaille notamment comme assistant technique dans des ateliers de fonte de bronze. Au retour à Bagdad, il devient professeur et participe à la création de la section sculpture de l’Académie des Beaux‑Arts, tout en poursuivant sa carrière d’artiste.
Le travail de Al‑Sheikhli se distingue par une recherche de formes épurées et un véritable dialogue entre tradition et modernité. Il puise dans le patrimoine folklorique irakien – motifs populaires, matériaux variés (bronze, bois, métaux légers) – et les combine avec une esthétique moderne, faite de volumes simplifiés, de lignes claires et de textures assumées.
Ses sculptures expriment souvent un équilibre entre figuration et abstraction : elles évoquent la figure humaine, le geste, le récit, tout en laissant place à l’interprétation. Son approche mêle le symbolique et le simple, l’artisanat et l’expérimentation.
Al‑Sheikhli a laissé une empreinte durable dans le champ de la sculpture irakienne : par son rôle comme enseignant, par ses expositions dès les années 1960, et par sa capacité à renouveler le langage sculptural dans le contexte irakien. Il est reconnu pour avoir introduit de nouvelles techniques, de nouveaux matériaux, tout en restant fidèle à une sensibilité profondément liée à son pays natal.