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Fadi BARRAGE- 1940-1988

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Né en 1940 à Beyrouth dans une famille sunnite, Fadi Barrage fut d’abord destiné à reprendre le commerce familial, mais c’est une vocation artistique profonde qui le poussa vers la peinture. Élève à la Brummana High School, il y reçut une éducation anglo-saxonne rigoureuse et laïque, marquée par un intérêt précoce pour les langues anciennes, la littérature et les sciences naturelles. En quête d’un ailleurs, il choisit d'étudier le grec ancien à l’Université de Chicago, puis à l’Art Institute of Chicago (1960-1964). Son parcours se poursuit à Paris (1964-1968), où il s’imprègne de la tradition picturale européenne et découvre profondément l’œuvre de Paul Klee, qui influencera durablement son approche artistique : rigueur artisanale, poésie des formes et quête de l’essentiel. De retour au Liban en 1968, il expose dès les premières années à Beyrouth. Il développe une peinture à la croisée du figuratif et de l’abstrait, entre influences occidentales (cubisme, expressionnisme abstrait) et une interrogation sur les formes, les signes et le réel libanais. Son travail est nourri d’une réflexion intellectuelle profonde, notamment issue d’Aristote et Klee, et d’une sensibilité marquée par la tension entre ordre et chaos. La guerre civile libanaise, éclatant en 1975, marque un tournant tragique : son atelier à Bab Idriss est détruit, plus de 1 500 œuvres sont perdues. Commence alors un exil douloureux entre l’Égypte, la Turquie, la Grèce et Chypre. Malgré la précarité, il continue de peindre. Dans les années 1980, il privilégie l’aquarelle et le dessin : scènes d’intérieur, natures mortes, corps fragmentés et visions oniriques, où se mêlent solitude, sensualité, et réflexions sur la mort. Ses œuvres, souvent énigmatiques, utilisent symboles géométriques, écritures imaginaires et couleurs sourdes pour évoquer un monde intérieur fait d’ambivalence. Le motif du corps, souvent nu, décapité ou morcelé; traduit son obsession du passage, du manque, et de l’effondrement du réel. Fadi Barrage meurt à Athènes en 1988 après une longue maladie. Il laisse derrière lui une œuvre rare, profonde, parfois inachevée, mais marquante. Elle constitue une tentative unique de réconcilier les contradictions du Liban, entre modernité et tradition, exil et enracinement, dans une peinture libre, exigeante et intérieure. Il demeure une figure singulière de la scène artistique libanaise du XXe siècle.

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