Né en 1930, à Jorf El Melh, près de Sidi Kacem, Jilali Gharbaoui est considéré comme le précurseur de l’art moderne au Maroc et le premier peintre marocain ayant choisi l’expression picturale non figurative.
Marquée par la perte précoce de ses parents, sa vie personnelle est tourmentée, traversée par plusieurs crises de dépression ; il est rès tôt versé dans la peinture. Il obtient en 1952 une bourse d’études pour l’École supérieure des beaux-arts de Paris, avant de poursuivre sa formation à Rome. A cette époque, il est intéressé par l’impressionnisme, la peinture hollandaise ancienne et l’expressionnisme allemand et commence à se tourner vers l’abstraction. De retour au Maroc, en 1956, il déploie une expression abstraite franche, nerveuse. La tension qui se dégage de son œuvre entretient une forte résonance avec son mal de vivre. Son œuvre qu’il voulait loin de l’abstraction géométrique dont il dénonce le caractère académique est indissociable de sa vie personnelle tourmentée et marquée par un mal être profond. L’œuvre de Jilali Gharbaoui est étonnante par sa variété. Son style abstrait, qui se distingue par une gestualité violente, loin des normes de la peinture de son époque. Jilali Gharbaoui est le peintre marocain le plus controversé et dont l’œuvre prolifique a porté l’art marocain au-delà des frontières. Il fut largement exposé au Maroc et à l'international, notamment à Amsterdam et Montréal en 1966-67, à Grenoble en 1988, Madrid en 1989 ou à Paris en 1962. Il est récompensé en 1957 du premier prix au Museum of Art de San Francisco.