Omar El Nagdi est une figure majeure de l'art arabe moderne.
Né au Caire en 1931 dans une famille bourgeoise-paysanne du gouvernorat de Chankieh, Omar El Nagdi s’imprègne dès l’enfance de la richesse culturelle de l’oralité et des traditions populaires. Cet héritage culturel va profondément influencer son œuvre mêlant ruralité, modernité et spiritualité orientale.
Diplômé avec mention d'honneur de la Faculté des Beaux-Arts du Caire en 1953, puis de la Faculté des Arts appliqués en 1957, El Nagdi poursuit sa formation à l’international : céramique à Moscou, fresque et mosaïque en Italie (Venise et Ravenne), sérigraphie aux Pays-Bas (Académie de Jan Van Eck de Maastricht). Il est en contact avec des figures telles que Picasso, Dali ou De Chirico dès 1962 à Rome.
Artiste polyvalent, il excelle en peinture, mosaïque, sérigraphie, mais aussi en musique et en production télévisée. Il devient professeur aux Beaux-Arts du Caire et travaille dans les années 1970 à la télévision égyptienne comme réalisateur, décorateur et compositeur. Il occupe également plusieurs postes prestigieux en Arabie Saoudite et aux Émirats arabes unis, avant de revenir enseigner à l’Université Helwan du Caire.
Son style singulier marie cubisme, expressionnisme et art décoratif égyptien. Il développe un langage plastique unique, souvent engagé, comme en témoigne son œuvre monumentale Sarajevo, vendue à 900 000 euros en 2016 et exposée au Louvre Abu Dhabi.
Tout au long de sa carrière, El Nagdi expose dans les plus grandes galeries internationales (Paris, Venise, Riyadh, Le Caire, Honfleur) et participe à de nombreuses Biennales. Il reçoit de nombreux prix, dont celui de la Fondation Taylor au Salon d’Automne à Paris en 2009.
Homme de transmission, il publie également des ouvrages sur l’art et le design, contribuant ainsi à faire rayonner l’art égyptien contemporain.