Nuha al-Radi est une artiste et écrivaine irakienne née le 27 janvier 1941 à Bagdad, dans une famille éminente d’intellectuels et de diplomates. 
Elle passe son enfance entre l’Inde, où son père est ambassadeur, et divers pays, s’imprégnant dès son plus jeune âge des cultures orientales et de l’héritage irakien ancien. 
Elle fréquente des écoles anglaises à Delhi et Simla, puis le Byam Shaw School of Art à Londres, avant de se perfectionner en céramique à l'école Chelsea Pottery.
D’abord reconnue comme une céramiste de premier plan dans le monde arabe, elle puise son inspiration dans le folklore irakien, qu’elle transpose avec des idées novatrices et une grande finesse technique. 
Dans les années 1980, elle décide pourtant d’abandonner la céramique, ressentant avoir atteint une limite expressive. Elle se réinvente alors en explorant la peinture, la calligraphie, l’art graphique et la photographie, notamment aux côtés de Rafa’ al Nasiri à Bagdad, à Darat al Funun et à Amman.
La guerre du Golfe marque un tournant décisif dans sa carrière. En 1991, elle commence à tenir un journal intime en anglais durant les bombardements de Bagdad. Ce témoignage poignant devient "Baghdad Diaries", publié en 1998 et traduit en plusieurs langues. À travers ce texte, elle livre une vision rare, profondément humaine et féminine, des ravages de la guerre, de l’occupation et des sanctions économiques.
Artiste engagée , Nuha al-Radi a su conjuguer art et littérature pour rendre compte de la souffrance collective de son peuple avec une grande sincérité. Elle s’éteint en 2004 des suites d’une leucémie, due à l’uranium appauvri pendant la guerre.
Son œuvre artistique et littéraire, saluée pour sa richesse culturelle et sa portée universelle, continue de résonner comme une voix essentielle de la mémoire irakienne contemporaine.
            
               
                    
                         
  