Ahmad Madoun est un artiste peintre syrien né en 1941 à Palmyre, ville antique qui marquera profondément son œuvre. Figure majeure du mouvement des arts plastiques en Syrie, il s’est distingué par un style expressif et coloré, mêlant symbolisme culturel et techniques modernes, souvent comparé à celui de Marc Chagall.
Dès son plus jeune âge, il montre un vif intérêt pour le dessin et l'art, qu'il étudie de manière autodidacte. Après avoir achevé sa scolarité primaire à Palmyre puis secondaire à Safita, il obtient une bourse pour étudier le commerce à l’Université du Caire. C’est en 1956, en peignant les paysages syriens, qu’il considère véritablement avoir commencé sa carrière artistique.
Entre 1961 et 1976, il poursuit des études en informatique au Japon, où il expose à Tokyo en 1967. De retour en Syrie en 1968, il travaille brièvement à l’Office central des statistiques, puis part pour le Koweït. À son retour, il occupe plusieurs postes ministériels avant d’être nommé directeur des Beaux-Arts au ministère syrien de la Culture. Il enseigne aussi le dessin en Angleterre, puis devient directeur du Centre d’arts plastiques Adham Ismail à Damas.
Sa peinture, nourrie des formes funéraires palmyréniennes et des traditions artistiques locales, incarne une tentative de réconciliation entre passé et présent. Il utilise divers médiums comme l'aquarelle, huile, techniques mixtes, gravure, avec une grande maîtrise des couleurs, tantôt éclatantes, tantôt sobres.
Bien que mentor pour de nombreux artistes, Ahmad Madoun n’exposa ses propres œuvres qu’à partir de 1976, après quinze ans de travail solitaire. Ses toiles sont aujourd’hui conservées au Musée national de Damas, au Musée d’art moderne de Damas, au ministère de la Culture, ainsi que dans des collections privées en Syrie, en Égypte, en Europe, en Amérique, au Japon et en Inde.
Il meurt tragiquement dans un accident de voiture le 17 mai 1983, à l’âge de 42 ans. Son ami et collègue Fateh Moudarres lui rendra hommage en ces mots : « Ahmad est parti, mais il m’a laissé son sourire que je revois de temps en temps dans ses peintures… »