Ardash Kakafian est un artiste peintre d’origine arménienne, né en 1941 dans la province de Mosul en Irak. Il évolue dans un milieu culturel riche, marqué par la renaissance artistique que connaît l’Irak dans les années 1940-50.
Dès son adolescence, il manifeste un fort engagement artistique et social : il participe à des manifestations politiques en Irak en 1955, ce qui lui vaut une arrestation et un court emprisonnement. À l’âge de quinze ans, il est admis dans le prestigieux Baghdad Modern Art Group (“Groupe de Bagdad pour l’Art Moderne”), fondé par Jewad Selim, ce qui en fait l’un des plus jeunes membres du mouvement.
En 1961, il quitte l’Irak pour la France afin d’étudier l’architecture pour satisfaire les souhaits de son père, puis il s’inscrit à l’École Nationale Supérieure des Beaux‑Arts de Paris pour suivre une formation artistique.
Kakafian s’inspire à la fois de la tradition orientale (notamment de l’École de Bagdad ou de la tradition de l’abbasside / al-Wasiti) et de l’impressionnisme occidental (des artistes comme Vincent van Gogh, Paul Cézanne, Henri Matisse) : il cherche à marier ces héritages pour créer son propre langage pictural. Il explore de nombreux médiums : peinture à l’huile, encre de Chine, gravure sur bois, lithographie, affiches de propagande politique.
Son travail est souvent décrit comme mêlant « traumatisme, identité et condition humaine ». Son œuvre évoque la diaspora arménienne, sa propre identité migrante, et les chocs culturels subis. Le contexte politique de l’Irak et du Moyen-Orient, que ce soit à travers son engagement voire ses affiches de propagande. Sa pratique comprend une dimension symbolique et expressive, jouant sur la ligne, la couleur, l’abstraction, mais aussi sur des formes figuratives marquées.
Ardash Kakafian est décédé à Paris en 1999 (ou 2000 selon certaines sources).
Son travail reste une référence importante pour comprendre l’art moderne irakien et diasporique arménien. Il a contribué à ouvrir des voies qui mêlent mémoire, identité culturelle et modernité artistique.