Richard Jeranian est un peintre, dessinateur et lithographe arménien naturalisé français.
Né le 17 juillet 1921 à Sébaste, en Arménie occidentale (aujourd’hui Sivas, Turquie), Richard Jeranian connaît très tôt l’exil. Sa famille s’installe à Marseille alors qu’il a sept ans, fuyant les persécutions et l’instabilité de la région. Dès son jeune âge, il montre un vif intérêt pour le dessin, encouragé par son entourage et notamment le peintre Sarkissian, un voisin.
Il poursuit des études artistiques à Marseille, puis à Paris, à l’Académie Julian et à la Grande Chaumière. Mobilisé en 1944 alors qu’il est apatride, il sert dans l’armée de l’air en Algérie et au Maroc jusqu’en 1946. De retour à Paris, il se marie avec Alice Kavoukdjian, sa muse éternelle, et entame une double carrière de tailleur et de peintre.
Dès les années 1950, Jeranian expose en France et à l’étranger (Liban, Iran, URSS, États-Unis). Fortement lié à la diaspora arménienne, il devient un acteur incontournable du dialogue artistique entre l’Arménie soviétique et l’Occident, notamment via la Fondation Calouste Gulbenkian. Il contribue activement à des projets humanitaires, comme la levée de fonds après le séisme de 1988 en Arménie.
Son œuvre est profondément marquée par ses racines arméniennes, la musique, la femme, la lumière méditerranéenne, et les paysages de la Provence, du Liban et d’Arménie. Il explore avec liberté différents styles : figuration, cubisme, abstraction lyrique ou surréalisme. Il travaille aussi bien à l’huile qu’à l’encre de Chine, toujours fidèle à la rigueur du dessin.
Il est honoré de nombreux prix : médaille d'argent de la Ville de Paris (1955), Ordre des Arts et Lettres (1959), Premier Prix de dessin d'Europe à Monaco (1966), et Prix national Mardiros Sarian à Erevan (1988). Ses œuvres figurent dans des collections prestigieuses, notamment au musée Pouchkine de Moscou, au musée d’art moderne de Paris, à Erevan, Saint-Pétersbourg ou Dallas.
Installé dans le XIIIe arrondissement de Paris, Richard Jeranian poursuivra jusqu’à un âge avancé une œuvre lumineuse, généreuse, enracinée dans l’histoire et la transmission. Fidèle à son épouse Alice, à l’Arménie et à ses petits-enfants, il a incarné une peinture de l’exil, nourrie de beauté et d’humanité.
            
               
                    
                         
  