Pierre Dmitrienko, né en 1925 à Paris et décédé en 1974, était un peintre et sculpteur français d'origine grecque et russe. Son œuvre s'inscrit dans le mouvement de l'abstraction lyrique de l'après-guerre.
Fils d'une mère grecque et d'un père russe ayant fui la révolution, Dmitrienko grandit dans un environnement multiculturel. Après des études secondaires au lycée Pasteur à Neuilly-sur-Seine, il intègre en 1944 l'École des beaux-arts de Paris pour étudier l'architecture. Cependant, il s'oriente rapidement vers la peinture, influencé par des artistes tels que Piet Mondrian et Paul Klee.
Dans les années 1950, Dmitrienko s'inscrit dans la Nouvelle École de Paris, aux côtés d'artistes comme Jean Bazaine et Maurice Estève. Il participe en 1948 au groupe "Mains éblouies" qui expose à la galerie Maeght. Son travail est marqué par une gestualité expressive et une utilisation récurrente de la couleur noire. Ses séries telles que "Les Usines" (1952-1953), "Forêt pétrifiée" (1956), et "Espagne" (1959) témoignent de son exploration des thèmes industriels et paysagers.
Les voyages de Dmitrienko, notamment au Japon en 1964, au Pérou et à New York en 1967, puis au Maroc en 1968, enrichissent sa palette et sa vision artistique. Ces expériences influencent des séries comme les "Marocaines" en 1968. Sa rencontre avec Mark Rothko à New York en 1967 laisse également une empreinte notable sur son travail.
À partir de 1965, Dmitrienko se consacre également à la sculpture, utilisant des matériaux variés tels que le marbre, le bois et le bronze. Ses œuvres sculpturales, comme "Le Couple" (1965) et "La Dame de l'Aube" (1971), reflètent une recherche formelle alliant courbes et volumes massifs. Parallèlement, il explore la gravure, réalisant des aquatintes et des burins, notamment les séries "Pluies" (1960) et "Les Prisons" (1961).
En 1972, Dmitrienko débute la série des "Blasons", caractérisée par l'utilisation de l'or et une abstraction épurée visant à exprimer l'essence de l'être. Il décède en 1974 des suites d'un cancer.